XVIème : Les deux martyrs de Réotier
Le XVIème siècle apparaît bien comme un tournant
entre le moyen âge et ce qu’on appelait les temps modernes. Etienne Brun, mort
dans la première moitié du siècle, symbolise la victime de la lutte traditionnelle
de l’Eglise contre l’hérésie, contre le valdéisme. Fut-il vaudois ? Oui, de tradition
vaudoise peut-être un peu mâtinée des premières expressions de la Réforme. En
tous cas, l’inquisition d’alors comme les calvinistes ne s’y sont pas trompés, ces
derniers en en faisant l’un de leurs premiers martyrs du monde rural, puis en
répétant sans cesse son histoire jugée édifiante.
Quant au curé de Réotier, il vit à une époque où depuis une vingtaine d’années
catholiques et protestants se battent de ville en ville, de villages en villages. La
prise hautement symbolique d’Embrun, la ville sacrée des Alpes, par
Lesdiguières et dans la foulée l’exécution du prêtre, attestent de ce que j’appelle
un changement de paradigme, d’un nouveau contexte qui va encore marquer notre
commune au-delà de l’Edit de Nantes, tant les haines sont profondes.